It’s wonderful, it’s wonderful…
Nous n’allons pas vous parler de la chanson de Paolo Conte mais de la toute dernière création du célèbre chorégraphe Annonéen Abou Lagraa de la cie La Baraka, Wonderful One créée pour le Théâtre National de Chaillot.
Dans cette pièce, Abou Lagraa célèbre la vie et la personnalité humaine libérées de tout regard en explorant un thème qui lui est cher, à savoir la masculinité et la féminité qui résident en chacun de nous.
Le pièce s’ouvre sur un magnifique duo masculin, interprété par deux danseurs habités, dont Pascal Beugré Tellier que Sobanova avait convié pour une carte blanche chorégraphe(s).
Cette première partie met en exergue la violence des sentiments et comportements entre deux êtres qui se cherchent, s’attaquent, se repoussent avec une gestuelle plutôt masculine. Puis s’acceptent, s’apprivoisent et s’apportent une forme de tendresse explorant ainsi des aspects traditionnellement plus féminins.
La deuxième partie met en scène deux femmes et un homme et confirme cette volonté du chorégraphe d’effacer la vision classique que l’on accorde aux femmes dans la société. Les rôles s’inversent, se mêlent servis par une chorégraphie énergique qui balade le spectateur entre violence et douceur, masculin et féminin pour finalement servir uniquement l’être.
Pour appuyer sa chorégraphe vitale, intense et sensuelle, Abou Lagraa a fait des choix musicaux envoutants allant d’une partition classique de Monteverdi aux voix mystiques de Oum Kalthoum et Sœur Marie Keyrouz. Les Gnaouas, percussions de Fez concluent cette pièce en emportant dans un tourbillon de transe les danseurs et le spectateur.
Les interprètes sortent épuisés de Wonderful One mais heureux d’être applaudis par un public sous le charme de cette création qui fait l’éloge de l’être merveilleux que nous sommes quand masculin et féminin cohabitent en toute sérénité.
A voir absolument !
Jusqu’au 24 janvier au Théâtre National de Chaillot salle Firmin Gémier puis en tournée en France et à l’étranger. En savoir plus sur la cie La Baraka.