Mythique
Dans la lignée des grands ballets à voir, courez voir Le Sacre du Printemps de Pina Bausch à l’Opéra Garnier. Pour vous donner un avant goût de la performance haletante qui vous attend, le rideau reste ouvert pour assister à la mise en place du décor. Une trentaine de techniciens ont ainsi la tâche délicate de tendre une bâche sur la scène puis de la recouvrir de terre avec une infinie délicatesse. Le public applaudit les techniciens puis retient son souffle… et ce jusqu’à la dernière seconde de la pièce.
Dès le premier instant, l’intensité, la violence et l’urgence rythment les 35 minutes de ce mythique ballet entré au répertoire de l’Opéra en 1997. L’énergie que ce Sacre du Printemps exige des danseurs touche immédiatement le spectateur : impossible de ne pas ressentir leurs efforts, leur respiration, leur mise en danger de danser dans la terre sans avoir apprivoisé cette sensation. Le don absolu des artistes et l’intensité de la musique de Stravinsky vous laissent chamboulé et le souffle coupé. Sensation décuplée lors du salut d’Éléonora Abbagnato, épuisée et visiblement bouleversée par ce ballet qui ne laisse personne intact.
© Julien Benhamon – OnP
…et déjanté
Sur une note plus légère, François Alu, premier danseur du Ballet de l’Opéra de Paris et formidable virtuose nous régale dans « Hors cadre » le dernier spectacle de Samuel Murez. Lors de deux soirées, archi complètes jusqu’aux derniers strapontins du dernier balcon du dernier poteau, ce spectacle revisite et détricote les codes du ballet classique. Pendant deux heures, avec un immense talent et beaucoup d’humour, François Alu, entouré de six danseurs du groupe 3ème étage, nous régale d’un programme véritablement hors cadre : surprenant, drôle, provocateur et brillant. Loin du carcan de l’Opéra, il s’éclate sur scène et caricature les travers des protagonistes du monde de la danse. Le public est debout et en redemande.